YACHT en concert ce soir à la Flèche d’or, avec Make Model et Thieves like Us, à partir de 20h, entrée libre, 102 bis rue de Bagnolet, Paris 20e. Album : « I Believe in you. Your magic is real » (Marriage Records/La Baleine).
Jona Bechtolt, alias YACHT, électron libre naviguant entre électro, pop, rock et folk. © DR
< 05'08'09 >
Avec un YACHT, la croisière pop s’amuse

(Pop’archive). « Je n’ai rien à voir avec les voiliers, le caviar ou quoi que ce soit de la culture des nantis. Je suis de gauche, végétarien et féministe et mon YACHT accueille toutes les classes, couleurs, sexes et espèces sans distinction d’âge. » La profession de foi de Jona Bechtolt, membre unique de YACHT (Young Americans Challenging High Technology) ne pouvait que séduire poptronics. Sorti fin 2007, le troisième album de cet Américain de 27 ans, « I Believe in You. Your Magic Is Real », est le manifeste emblématique de la pop de cette fin de décennie. Soit un mélange drôle et enlevé d’électro cheap et de folk lo-fi, nourri de guitares grunge et de synthés vintage, sorte de petit cousin du « Mellow Gold » de Beck. Un disque que Jona Bechtolt a composé et jouera seul ce soir à la Flèche d’or, accompagné de son laptop.

Bechtolt est un rejeton de la scène de Portland, Oregon (Little Wings, White Rainbow...). Repéré au sein du duo The Blow, derrière la batterie du groupe de Devendra Banhart et avec YACHT donc, projet perso lancé en 2001. Mais la musique n’est pas tout : Bechtolt est aussi très impliqué sur le Web. Il s’en explique ci-dessous.

« Nous vivons vraiment un moment excitant pour la musique. Grâce à l’ordinateur, un titre peut se retrouver sur des milliers d’iPods quelques semaines voire quelques jours après avoir été composé. On peut faire ce qu’on veut avec des technologies pas trop chères qui évitent les studios hors de prix. Et on est pris au sérieux tout autant que les trous du cul richissimes des maisons de disques ! J’ai enregistré l’album à Paris en totale autonomie : j’ai joué de tout (batterie, guitare, basse, claviers…), coupé, monté, édité et transformé ce matériau jusqu’à ce que les chansons sonnent bien. Si je n’arrivais pas à mettre la main sur un instrument, j’envoyais un mail à un ami pour lui demander de l’enregistrer et de me renvoyer le son.

« Je suis un intoxiqué du réseau ! Avec deux copains, on a commencé le magazine en ligne « Urban Honking » en 2001, on a vite convaincu toute une bande d’écrire avec nous et ça s’est envolé. On travaille sur d’autres projets, dont « The ultimate blogger » est l’expression la plus extrême. C’est le tout premier reality-show du Web et ça reste le projet le plus important (le plus bizarre aussi) sur lequel j’ai travaillé (il s’agit d’une sorte de concours de blogueurs façon télé-réalité, ndlr). On fait tout à trois depuis trois saisons : écriture, réalisation, design, production, montage.

« Je viens du rock : j’ai formé mon premier groupe grunge à 12 ans. Jouer sur scène avec un ordinateur, c’était très neuf et très excitant. Quatre mecs prenant des poses viriles et reproduisant les gestes convenus des rockers, franchement, ça n’impressionne plus personne. Dans un concert, j’ai besoin d’émotion, de quelque chose de plus tactile, divertissant et interactif. »

YACHT - « See a penny (pick it up) » :

YACHT - « Women of the world » :

Cet article a été publié la première fois le 26 avril 2008.

matthieu recarte 

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