« Pièces canines, the adventures of Rintintin », troisième volet du festival Transgens à la Place Forte, carte blanche à Tom de Pekin, jusqu’au 11/12, 8, passage des Gravilliers, Paris 3e.
Rintintin rhabillé pour l’hiver (ou déshabillé ?) par Tom de Pekin et quelques-uns de ses amis dessinateurs. Dernier jour pour voir leurs Pièces canines, à la Place forte. © DR
< 11'12'10 >
Attention chiens heureux !

Dernière ligne droite (déviante) pour se plonger dans la troisième étape du festival Transgens… Sortez les crocs, montrez les dents, criez au loup, la Place Forte mute en refuge canin avec dress code obligatoire… Attention cependant, les caniches bleus, roses ou en manteau de léopard et autres chihuahuas déguisés ne sont pas admissibles cette fois–ici. Seuls les chiens sexy, drôles, frétillants de la queue et sans muselière, accompagnés de leurs maîtres en cuir et de leurs maîtresses cloutées, vous invitent à une fête lubrique sous forme de dessins.

Les fauves sont lâchés dans l’arène de la Place Forte et viennent dévorer les corps d’Anne van der Linden, ou alors ils attendent le retour du dresseur ou du maître dans une pièce aseptisée chez Fred Morin. Tandis que chez Gilles Berquet et Tom de Pekin, celui qui a invité tout ce bestiaire à la Place forte, la dialectique du maître et de l’esclave s’actualise…

Un fantasme de soumis(e) qui rejoue les clichés SM (mais pas seulement) en version piquante et drôle. Décalés et épicés, les dessins de Tom de Pekin, qui répond à la carte blanche que lui a proposé la Place forte par ces « Pièces canines », réussissent un mélange entre iconographie traditionnelle et images plus pop. Le Saint-Sébastien de Mantegna est revisité à la sauce pop de la série télévisée, voire du dessin animé « Belle et Sébastien », version queer… Même « Croc-Blanc » de Jack London n’y échappe pas. La vidéo de la visite de Fred Morin et Tom de Pekin sur la tombe de Rintintin, la mégastar à quatre pattes, marquent le croisement entre sphère intime et sphère publique. On se demande si Lassie et Scoubidou ne seraient pas un peu jaloux… Les nombreux dessins de Tom de Pekin vous feront sans doute sourire, voire rire, mais n’oubliez pas que derrière le « Doggy Way of Life » se cache un raffinement non feint à subvertir les icônes d’une société.

En guise de doggy bag et puisque c’est le dernier jour de ce « Transgens » réjouissant, vous pouvez vous offrir les numéros de la très très belle revue « Hey ». Allez-y, les loups veillent…

cyril thomas 

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