Goodbye Privacy, festival Ars Electronica, du 5 au 11 septembre, Linz, Autriche.
Linz vu du ciel, opération "vous êtes cernés" à Linz cette année. © DR
< 05'09'07 >
Ars Electronica, la net-culture au scanner

« Au revoir, vie privée » (« Goodbye privacy » en VO) balance en théma le festival Ars Electronica, à Linz en Autriche, grand rendez-vous des nouveaux médias (et le plus vieux d’Europe). A partir du 5 septembre, et pour une semaine, se succèdent installations, performances, conférences un peu partout dans la ville et dans la rue, du matin jusqu’à la nuit. Avant-goût d’un programme copieux (on y revient vite).

Le thème central, le retrécissement de la vie privée et les différentes manières d’y répondre, diffuse dans l’ensemble de la programmation, depuis la conférence centrale (le « symposium ») intitulée « Goodbye privacy » jusqu’aux manifestations artistiques, ludiques et pédagogiques. Avec les téléphones portables, les technologies du Web 2.0, les environnements virtuels, chacun produit des données sans toujours s’en apercevoir, rendant publiques des démarches privées. Les nombreux artistes et théoriciens vont s’ingénier pendant ces quelques jours à faire la lumière et trouver de multiples parades.

Le festival n’hésite pas à utiliser des moyens à grande échelle. Ainsi, lors de « All of Linz », les habitants seront invités à participer à un portrait groupé grâce à un avion qui va sillonner la ville à basse altitude le 8 septembre pendant 4 heures, prenant plus de 4400 photos (1 pixel = 8 centimètres carré de Linz). Elles pourront être vues à l’Ars Electronica Center, au bord du Danube, les jours suivants. Chacun pourra partir avec sa photo souvenir.

Echo du recul de la vie privée, le festival, temple de la net-culture, transforme quelques rues de Linz en « Second City », clin d’œil appuyé à Second Life, le monde 3D aux millions d’utilisateurs dans le monde. A Linz, la manifestation propose de porter les mondes virtuels dans la rue, parfois très littéralement : coiffures d’avatars à adopter dans la RL, la « real life », par opposition à la VR (réalité virtuelle) (à porter à l’occasion du gala de remise des prix qui passe à la TV ?), plage sur les pavés, machine à glace qui choisit le parfum selon le moral du consommateur, stand des Big Brother Awards qui donne des prix aux individus, entreprises et collectivités les plus sécuritaires, ombres d’hélicoptère de surveillance... Ce grand écart, entre interventions critiques et démonstrations marrantes, est l’une des caractéristiques d’Ars Electronica au fil des années (c’est la 26ème édition). Qui se souvient qu’il y a trois ans le public du festival arborait des broches RFID ?

Nouveauté cette année parmi les nombreux prix (Animation, Digital Musics, Hybrid Art, Interactive Art, Digital Communities et u19 pour les moins de 19 ans), celui intitulé media.art.research, qui récompense textes théoriques et critiques sur l’art électronique (en allemand ou en anglais) et attribué à Florian Cramer, auteur de nombreux textes sur le software art, sur les relations entre code et littérature. Ce prix est co-organisé avec le Ludwig Boltzmann Institute Media.Art.Research, laboratoire universitaire qui organise cette année un colloque autour du net art et de l’histoire de l’art pendant le festival et a lancé le projet Netzpioniere.at, pour restaurer et archiver quelques pionniers du net art en Autriche.

anne laforet 

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< 5 > commentaires
écrit le < 07'09'07 > par < et le tien? >
Bonjour Juste pour me vanter anomymement j’y participe (selectionner dans la programmation) pour une vidéo que j’ai tenté de diffuser en france mais qui heurtant le bon sens et bon gout selectif francais n’a su trouver sa courte place. Merci cher peuple autrichien (mais aussi vous les hollandais, germanique, anglais et spanish), vous me rappeller ce que c’est d’etre francais en france.
écrit le < 08'09'07 > par < info FAc poptronics.fr >
On en parlerait bien, de votre vidéo, mais là, on n’a pas vraiment les éléments pour repérer votre talent incompris dans la programmation hypercopieuse de l’Ars. Un petit indice peut-être ? Un lien vers un site, un nom ?
écrit le < 14'09'07 > par < bunkr fNG free.fr >
pour les grosses installations qu’on ne verra jamais, et bien presque aucun contenu, désolé ; mais pour de la démo technique et la foire aux applications fonctionnelles : oui, là on est servi, un peu comme à la cité des sciences ; par contre pour des projets avec un engagement ou un message, il faut chercher longtemps. il y a des choses, mais aec c’est le festival du papier peint numérique, la foire à l’innovation, qui cache le vide de contenu. finalement aec a été une grosse déception, et ce malgré deux trois conférences en caution intellectuelle. heuresement en cherchant bien on trouve, bien caché, sur les côtés, dans les alternatives.
écrit le < 07'09'07 > par < nmagnan oGq altern.org >
merci de ce billet, mais pour celles qui n’ont pu s’y rendre, quels sont les travaux qui vallent le coup de prendre le temps d’aller regarder les url ? n
écrit le < 08'09'07 > par < info Gkg poptronics.fr >
On y vient, on y vient. Mais comme toujours à l’Ars, il y a davantage de grosses installs qu’on ne verra jamais en France ou dans 40 ans peut-être, et des conférences. Et le plus drôle pour un festival nouveaux médias, c’est que leur site est d’un ramollo...