Après-coup Garden Nef Party, Angoulême, 20 et 21/07.
Benjamin Darvill, alias Son of Dave, l’homme à l’harmonica des années 2000. ©Pierre Huot
< 22'07'07 >
Angoulême shooté au LCD

(Angoulême, envoyé spécial)

La Garden Nef Party d’Angoulême était l’un des paris de l’été de poptronics. L’affiche élégante et fureteuse de ce nouveau festival a tenu ses promesses, avec son site ultra-convivial (la Ferme des Valettes, une école entourée d’un immense espace vert au pied des remparts de la ville), sa fréquentation qui devrait largement dépasser les 15000 entrées et pas l’ombre d’un problème sur le site. On a connu naissance plus douloureuse...

Cerise sur le gâteau, le festival s’est clos sur un concert démoniaque de LCD Soundsystem. Est-ce parce que les New-Yorkais ont débarqué sur scène avec une heure de retard ? Parce qu’Arcade Fire a un brin anesthésié les troupes avec son concert ampoulé ? En tout cas, James Murphy, tout de blanc vêtu, et sa bande ont déboulé remontés comme jamais, accélérant singulièrement le tempo (un « Daft Punk is playing in my House » d’anthologie à au moins 240 BPM) pour un set coup de poing.

Le public est si déchaîné que la sécurité s’invite dans la fosse pour tenter de calmer les plus incontrôlables, totalement en transe sur un « Yeah » de près de vingt minutes. Un concert explosif et concis (huit morceaux pour une heure et quart), achevé dans la nuit noire sur le toujours incongru « New York I Love You », à l’image d’une journée où l’électronique et la dissonance ont pris le pouvoir, seulement concurrencée par les performers Son of Dave et Howe Gelb, qui rempilaient pour une deuxième série d’excellents concerts miniatures.

Dans l’après-midi, après les grinçants Art Brut, c’est Klaxons qui a raflé la mise, avec un set violent et sans concession, assénant ses beats énormes sans bouger d’un pouce. L’unique bond du chanteur lui vaudra d’ailleurs cheville foulée et passage à l’hôpital… Les ados sautent dans tous les sens sur « Atlantis to Interzone », « Gravity’s Rainbow » ou « Magick » qu’ils connaissent par cœur, preuve s’il en était que l’hybridation rock-electro dont Klaxons est le fer de lance n’est pas qu’une marotte de journaliste.

Le trio cintré Animal Collective était aussi de la fête, rassemblant sur la petite scène tous les freaks du site (dont un contingent non négligeable d’Anglais). Surprise, hormis un synthé, quelques percussions et une cymbale (qu’ils ne toucheront quasiment pas), Avey Tare, Panda Bear et Geologist utilisent uniquement des machines. Leurs mantras chamaniques attirent bientôt une foule de curieux, fascinée par ces paysages sonores accidentés où cohabitent le bruit et les Beach Boys. Une performance inédite qui leur vaudra, alors que CocoRosie investit la grande scène pour son show multimédia, l’un des rares rappels du week-end. Et un énorme buzz sur le site.

matthieu recarte 

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