Society of the Query, conférence internationale à Amsterdam, les 13 et 14/11, TrouwAmsterdam, Wibautstraat 131.
Google n’a pas toujours été le seul moteur de recherche sur le Web, comme l’illustre cette histoire infographique des moteurs de recherche. © DR
< 13'11'09 >
Amsterdam cherche l’alternative à Google

Comment faire émerger d’autres façons (politiques et techniques) de s’y retrouver dans des grandes quantités de données, loin du quasi-monopole du moteur de recherche Google ? Comment échapper au géant du Net ? La conférence « Society of the Query » à Amsterdam aujourd’hui et demain propose de regarder à la loupe l’importance des moteurs de recherche dans l’accès aux ressources en ligne alors que la fonction de recherche a pris le pas sur la navigation ou le surf (voir à ce sujet la dernière mesure d’audience de Médiamétrie, où Google est comme d’habitude numéro un en terme de fréquentation, avec 31 millions de visiteurs uniques en septembre 2009 en France).

Le centre de recherche Institute of Network Cultures, fondé par le théoricien des médias Geert Lovink, a invité chercheurs et artistes à interroger « la societé de la requête » à travers différents points d’entrée : analyse politique et économique des moteurs de recherche dominants, et notamment Google, législation et vie privée, expérimentations artistiques, alternatives aux moteurs de recherche commerciaux actuels, Web sémantique... Le blog de l’événement accueille des contributions et ressources, et dans les semaines à venir les archives de la conférence.

Pas de langue de bois business à attendre donc des intervenants mais différentes pistes pour comprendre et anticiper l’évolution des moteurs de recherche grâce à une approche transdisciplinaire. Google est particulièrement l’objet de l’attention à la conférence, notamment via l’analyse politico-économique de « l’invisible algorithme » PageRank de Matteo Pasquinelli ou encore celle de Yann Moulier Boutang, « Google comme exemple de capitalisme cognitif », lequel a co-dirigé un numéro de la revue Multitudes cet été intitulé « Google et au-delà ». La conférence se penche également sur d’autres aspects de la recherche d’informations dans un grand ensemble de données, comme les promesses du Web sémantique, où les données sont structurées entre elles plutôt qu’être côte à côte sur le réseau. Florian Cramer en critique les mirages notamment, en déconstruisant la notion d’ontologie chère au Web sémantique.

La conférence permettra également de présenter les outils du portail culturel Europeana. Tandis que Konrad Becker vient présenter le livre issu de la conférence « Deep Search » l’an dernier qui abordait déjà de façon critique la recherche de données.

Côté art, les artistes qui détournent et se jouent des moteurs de recherche prennent part à la discussion, c’est le cas du Français Christophe Bruno et ses œuvres qui déjouent le géant US (du « Google Adwords Happening » au « Dadamètre »), et de l’Italien Alessandro Ludovico, co-auteur de « Google Will Eat Itself ». La conférence se finira par une série de présentations informelles d’artistes néerlandais : le collectif de chercheurs et artistes Govcom.org, le trio De Geuzen, Constant Dullaart ou Linda Hilfling (artiste et co-initiatrice du festival du rétroprojecteur).

anne laforet 

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