Après-coup sur la flashmob Artichaut Pirate ce mercredi 1er avril à midi dans les jardins du Palais Royal, à l’initiative d’Internet mon amour, contre le projet de loi Création et Internet débattu en ce moment à l’Assemblée.
Dans les jardins du Palais Royal, sous les fenêtres du ministère de la Culture, la flashmob Artichaut Pirate du 1er avril. © Pierre Tran
< 11'08'09 >
Albanel reçoit un bouquet d’artichauts contre la loi Création et Internet

(Pop’archive). Le soleil est contre le projet de loi Création et Internet : il l’a prouvé ce midi en brillant insolemment dans les jardins du Palais Royal, où se tenait la flashmob initiée par Internet mon amour (et poptronics, qui fait partie de ce réseau informel d’artistes, activistes, chercheurs et autres critiques du réseau) appelée « artichaut pirate ». Une centaine de personnes se sont ainsi retrouvés sous les fenêtres de madame la ministre pour brandir bien haut ses artichauts pirates, un pied de nez performatif à la loi Hadopi en discussion à l’Assemblée, dont poptronics et Internet mon amour n’ont cessé de dire tout le mal qu’ils en pensaient.

A midi pétantes, Albertine Meunier, artiste membre du collectif, a sifflé le coup d’envoi de cette mobilisation éclair, sept minutes montre en main, le timing des speed-dating (ces rencontres rapides très en vogue dans les milieux de l’économie 2.0), le temps le plus court qui soit pour attirer l’attention de la ministre. Christine Albanel ferraille et défend en ce moment même à l’Assemblée le projet de loi anti-piratage critiqué de toutes parts, jusque dans sa majorité, mais qui devrait au final être adopté.

En dépit de toutes les oppositions, concerts libres (vendredi 27/03), et autres Download day (réunions d’échange de fichiers, samedi 28/03 au Louvre), contre-propositions et montée de la fronde des députés (à suivre en direct grâce à PC Inpact dont on salue au passage le boulot), avis d’experts et votes au Parlement européen.

Et ce n’est pas l’irruption au sein de la flashmob artichaut d’émissaires du ministère de la Culture encravatés, et équipés de petites bouteilles de vinaigrette (dont on doute qu’elles aient été acquises légalement…) qui pourra lutter contre le courant. Même si ces trois individus tentaient l’humour en réaction à la performance, la distribution de badges « j’aime les artistes et je ne pirate pas » a tourné court… « Gardez-les donc, on n’en veut pas ! » « Je suis un artiste et je télécharge. » « Nous aussi on aime les artistes, d’ailleurs nous et eux avons signé une pétition qui dit “téléchargez-moi“ », s’est un tantinet énervé Agnès de Cayeux.

Un moment d’ambiance à suivre en vidéo grâce à Tristan Mendès France (egoblog) :


Après sept minutes bras en l’air et artichauts en main, les flashmobeurs ont voulu déposer leur bouquet d’artichauts au ministère. Grilles fermées et interdiction d’entrer, police en retrait et forces de l’ordre sur les dents… Le bouquet a donc été déposé au pied des grilles, façon gerbe funéraire. « C’est l’enterrement de la culture », prophétise un manifestant. « Pas du tout, c’est la mise en bière de ce projet de loi idiot », rétorque une autre. Et Nathalie de sortir d’un thermos providentiel la première soupe à l’artichaut P2P, à partager de gobelet en gobelet.

Ironique et bon enfant, légère et pourtant très sérieuse, la flashmob artichaut pirate avait pour ambition de donner une autre image des internautes mobilisés contre le projet de loi : ni terribles pirates, ni « cinq gus dans un garage », ni même « jeunes sans foi ni loi », les participants étaient tout bonnement ordinaires, recouvrant l’Internet comme on l’aime, ouvert et divers, populaire et généreux. Et sur le Net, quelques artichauts ont fleuri en solidarité : la manifestation a même été suivie dans Second Life (voir photo ci-contre) tandis que Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, a rameuté son « gang » d’artistes et d’icones levant l’artichaut !

D’autres initiatives maintiennent la pression sur le gouvernement (la loi aura beau être votée, il reste beaucoup d’étapes avant qu’elle ne s’applique dans les faits), dès ce mercredi soir avec la soirée Hadopi to Ahdopi organisée par la Controverse à la Cantine, un « Happening juridique » à suivre en direct vidéo sur le Net.

NB : Toutes les photos ont été prises par des participants à la Flashmob et sont crédités de leurs noms. Merci à eux.

Cet article a été publié la première fois le 1er avril 2009.

annick rivoire 

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