Les tendances vidéoludiques de 2008 vues dans le rétro de 2007, les choix poptronics : « Super Mario Galaxy » et « Super Paper Mario », (Wii) ; « Bioshock » (PC, Xbox 360) ; « Mass Effect » (Xbox 360) ; « Assassin’s Creed » (PC, PS3, Xbox 360) ; « Skate » (PS3, Xbox 360).
« Super Mario Galaxy », le moustachu réenchanté sur la Wii, le carton de l’année (en rupture de stock pour Noël). © DR
< 02'01'08 >
2008, les jeux (vidéo) sont faits

Cette fois, ça y est. Oui, c’est sûr et non, ce n’est plus un poncif : en 2007, les jeux vidéo ont pulvérisé tous les records. On savait depuis longtemps qu’il fallait compter avec cette industrie, mais sur les douze derniers mois, la vente de consoles et de logiciels au Japon, aux Etats-Unis et en Europe a représenté 30 milliards d’euros, soit autant que les ventes de l’industrie du disque. Et à ce petit jeu-là, c’est la Wii qui a fait le plus de bruit… le bruit des yens, des dollars et des euros dans les tiroirs-caisses de Nintendo, qui a écoulé 18,5 millions d’exemplaires de sa dernière née depuis son lancement en novembre 2006, dont plus d’un million en France.

En tête des ventes, une pelletée de blockbusters, sur lesquels poptronics ne s’arrête pas. Et quelques pépites qui renouvellent l’expérience de jeu et laissent imaginer des lendemains encore meilleurs.

La Wii (are the champions) porte les moustaches

La Wii pouvait faire sourire avant son lancement, avec son gameplay d’un genre nouveau (physique, donc) et ses graphismes annoncés nettement en deçà des concurrentes, la Xbox 360 et la PlayStation 3. Un an après, elle ne fait plus rire personne, à part peut-être les dirigeants de Nintendo. Son succès, elle l’a obtenu en jouant à plein de sa différence : visuellement, ça fait parfois un peu mal au cœur, mais la Wii assume son univers coloré et compense le nombre de polygones par sa maniabilité et ses jeux décalés. Même Mario, qui secourt sans relâche la même princesse depuis 1981, réussit encore à nous surprendre dans un univers dont on croyait avoir amplement fait le tour. Dans « Super Mario Galaxy », véritable bijou d’innovation, le plombier s’affranchit de la gravité et peut désormais bondir de planète en planète : le résultat est assez spectaculaire.

Un petit extrait du gameplay, pour le plaisir :



Le moustachu s’illustre aussi dans « Super Paper Mario » en jouant avec les dimensions, passant à volonté de la 2D à la 3D pour se sortir de diverses situations. Plus que de simples astuces de gameplay, ces nouveautés démontrent le génie créatif (et la folie) des concepteurs japonais. C’est bien pour ça qu’on les aime !

Pour 2008, l’agenda de Mario est déjà bien chargé, puisqu’on l’attend dans « Super Mario Kart » (6ème du nom !) et « Super Smash Bros Brawl », deux valeurs sûres en termes de qualité et de ventes, l’un prévu au premier semestre 2008 et l’autre repoussé aux calendes nipponnes.

Les jeux qui ne sont plus des jeux...

C’est chez les « casual gamers », des gens qui ne jouaient pas jusque-là, que Nintendo a touché le jackpot avec sa gamme de jeux « familiaux » sur Wii et surtout sur sa console portable à écran tactile, la DS : selon une étude française TNS-Sofres, 4 joueurs sur 10 seraient des joueuses et 11 à 12%... des seniors. Le constructeur, pas étranger à cette évolution du marché, a lancé une gamme de jeux qui cartonnent auprès du public inquiet de perdre ses facultés intellectuelles. Le fameux « Programme d’entrainement cérébral avancé du Dr Kawashima : quel âge a votre cerveau ? » (DS) et le clone « Cérébrale académie » (DS, Wii) ou le plus douteux « Gym des yeux : exercez et relaxez vos yeux » (DS). Ce dernier, visuellement pas du tout relaxant, montre assez bien les limites de ce type de jeux vendus comme « thérapeutiques ».

Car la grande tendance de 2007, qui devrait toucher nos consoles et ordis français en 2008, ce sont les « serious games » qui représentent le marché juteux de demain (« entre 300 millions d’euros et 1 milliard de dollars », selon Jean Menu, auteur d’un rapport au CNC sur le marché du jeu vidéo dans le monde). Un secteur qui englobe les ludo-éducatifs d’antan élargis à des fins de formation (donc pour les grands aussi) et tous les jeux de propagande politique, marketing, militaire (l’armée US a initié le mouvement en 2002) ou encore humanitaire (pour le Darfour, pour résoudre le conflit israélo-palestinien…). Les Américains, les Canadiens et les Britanniques ont quelques années d’avance sur la France, mais tous les acteurs du marché lorgnent sur cette potentielle manne, dont on a pu se faire une petite idée avec les retombées économiques du succès d’un Second Life (qui n’est plus un jeu, mais en a toutes les apparences, notamment simulatives).

Dans les cartons de studios français, un jeu de simulation de l’efficacité des actions humanitaires dans le monde ou encore un jeu d’entraînement cérébral jouant de l’émotion… Quant à Nintendo, la firme de Kyoto s’apprête à lancer « Wii Fit », censé nous accompagner même pendant notre gym. Le titre sera vendu avec une sorte de pèse-personne et demandera au joueur d’exécuter des mouvements non plus seulement avec ses bras, mais avec tout son corps. De la part de tout autre constructeur, on crierait au scandale, mais le challenge est intéressant, d’autant plus que la « Wii Balance Board » (c’est le nom de ce nouvel engin de torture), en plus de mesurer votre masse graisseuse, devrait aussi avoir des applications ludiques, comme une simulation de saut à ski…

Nos trois tops 2007

Nintendo n’a pas le monopole du cœur des joueurs à la recherche de nouvelles expériences. Parmi les sorties de ces derniers mois sur PC, PS3 et Xbox 360, se sont glissés certains chefs-d’œuvre. En premier lieu, « Bioshock » (PC, Xbox 360), dont poptronics a déjà dit beaucoup de bien, sans doute la meilleure surprise de cette année 2007, qui rafraîchit un peu (beaucoup) le jeu de tir en proposant pour une fois une histoire prenante et interactive dans un univers captivant.



Sorti juste avant Noël mais déjà vendu à plus d’un million d’exemplaires, « Mass Effect » sur Xbox 360 est le jeu qui réconcilie enfin les amateurs de jeux de rôle et de FPS. Caricaturons un peu : les premiers s’interrogent sur l’intérêt de courir à travers des kilomètres de couloirs en dézinguant des nazis, des terroristes ou des aliens hideux. Les autres goûtent peu aux joies de l’exploration de 43 menus pour réussir à équiper ce foutu sabre/fusil à pompe/canon à ions. Avec « Mass Effect », qui vous envoie dans l’espace en 2183, tout le monde s’y retrouve : l’univers SF, la liberté de jeu, les dialogues très nombreux et les possibilités d’évolution des personnages contentent les adeptes des RPG et les plus fines gâchettes ne boudent pas leur plaisir en explorant la galaxie entre deux phases de combat très bourrin ou en parlementant avec l’ennemi avant de l’expédier sur orbite.


Autres temps, autres lieux : dans « Assassin’s Creed » (PC, PS3, Xbox 360), l’action se déroule à Damas, Acre et Jérusalem pendant la troisième croisade. On n’a que son épée et sa dague d’assassin, mais toujours le même but : sauver le monde. Pour cela, il faut se mêler à la foule, repérer les lieux en escaladant les plus hauts édifices, enquêter sur les cibles puis, une fois son forfait accompli, disparaître dans la nature. La jouabilité est aux petits oignons et l’immersion garantie, grâce au rendu graphique, au réalisme de ces rues médiévales et à la facilité de se mouvoir de toit en muraille.

« Skate », le gameplay revisité, ou la Wii sans la Wii

Pour terminer ce tour d’horizon des jeux qui ont marqué 2007, il faut en signaler un qui a fait du bruit surtout parmi les skaters, sobrement intitulé… « Skate » (PS3, Xbox 360). Concurrent direct de « Tony Hawk’s Proving Ground » (DS, PS2, PS3, Wii, Xbox 360), car ils ne sont pas nombreux sur le créneau, « Skate » tient néanmoins plus de la simulation que du jeu d’arcade. Et c’est là le coup de maître des développeurs d’Electronic Arts, qui réussissent à rendre le maniement de la planche à rouler intuitif avec une « bête » manette PS3 ou Xbox 360.



Certains le jugent même plus naturel que les grands moulinets dans le vide de la Wiimote, nécessaires pour donner, par exemple, un coup d’épée. Une découverte qui permet d’imaginer à l’avenir une expérience de jeu moins artificielle, y compris chez Sony et Microsoft. Aux dires de certains skaters, cette prise en main si proche de la réalité permettrait même de s’inspirer de son expérience du jeu pour imaginer de nouvelles figures dans la vraie vie. Si ça ce n’est pas une révolution…

mathias cena 

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