Liars, en concert le 29 juin à 19h30 au Point Ephémère, 200 quai de valmy, Paris 10e, 15 €, tél. : 01 40 34 02 48. « Liars », à paraître le 28 août chez Mute.
Liars, en concert à Paris le 29 juin pour présenter leur nouvel album. © Joe Dilworth
< 29'06'07 >
Quel Liars est-il ?

En 2006, Liars accouchait d’une perle noire, « Drum’s Not Dead », album multimédia dédié aux percussions (trente-six courts métrages illustrent les douze titres), se jouant des codes et des genres avec un redoutable aplomb. Reptilien, accidenté et grave, il imposait le trio américain (et ses concerts telluriques) comme un élément-clé du rock noise, expérimental, bizarre et bruyant.

Après un tel choc, Angus Andrew, Aaron Hemphill et Julian Gross auraient pu prendre du champ, tant ils avaient poussé loin leur rock borderline et hoquetant. Mais Liars ne fait rien comme tout le monde, qui présente ce soir au Point Ephémère un quatrième album radicalement autre, sobrement baptisé « Liars », à paraître le 28 août chez Mute. Après l’inaugural « They threw us all in a trench and stuck a monument on top » (2002), pépite de punk-funk malin (on y révère ESG) et deux albums concepts sauvages et cérébraux, Liars a décidé d’opérer un recentrage rock (non exempt de bizarreries), voire carrément synth-pop par endroit. Et c’est redoutable.
« Nous écoutons Led Zep tous les jours, nous aimons Michael Jackson. Nous voulions incorporer ces goûts à notre musique. Les albums concepts sont marrants à faire, mais parfois le concept guide trop la musique, ce qui peut être frustrant, expliquait Angus Andrew, en promo à Paris hier (jeudi 28 juin). Cette fois, nous nous sommes concentrés sur l’efficacité de la musique, sur l’idée même de chanson et l’impact émotionnel qu’elle peut susciter chez celui qui l’écoute. Nous avons travaillé sans aucune barrière ni aucun carcan intellectuel. C’était une expérience très libératrice. »

« Plaster cast of everything », « Houseclouds », « Clear island », « The dumb in the rain »… : sur onze titres d’une (toujours) grande liberté de ton, Liars s’assagit sans rien renier, dessinant des paysages sonores très personnels, cousins putatifs du post-punk des années 80, évoquant çà et là les nuages soniques du premier Sonic Youth, les Cramps ou le surf rock concassé de The Jesus and the Mary Chain. Un des albums musts de la rentrée, sur lequel on vous dit tout fin août. Pour patienter, une mise en bouche avec « Houseclouds », l’un des morceaux les plus curieux de ce « Liars ».

Liars « Houseclouds » :

matthieu recarte 

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