« Accro à la science-fiction », c’est le sous-titre d’un nouveau blog en anglais lancé en ce début 2008, « io9 ». Du nom d’un hypothétique implant cérébral dans les années 2070 banni comme étant trop addictif, « io9 » explore fanatiquement le futurisme et la science-fiction, dans toutes ses facettes, livres, « comics », super-héros de tous genres, films, robots, monstres, mais aussi science réelle comme farfelue (voir par exemple la caméra plus rapide que la lumière). Pas de blagues en Klingon, la langue de certains extraterrestres de « Star Trek », chez « io9 », mais une passion pour le futur, qu’il soit utopique ou dystopique, et une envie d’explorer là où réalité et spéculation se croisent. Bref, on y débusque des sujets sur l’architecture futuriste et des extraits de séries Z, des « spoilers », ces rumeurs qui dévoilent l’intrigue de films ou livres, et même de l’astronomie.

L’engouement actuel pour la SF n’est pas le seul fait d’une emprise de la culture geek dans la culture populaire. Il faut dire aussi que la réalité a déjà dépassé la science-fiction, comme l’explique William Gibson, auteur du légendaire « Neuromancien », qui situe désormais l’intrigue de ses livres dans le présent : son dernier roman, « Spook Country », se passe en 2006. Et puis, la science-fiction, en altérant certains éléments de la réalité, permet d’expérimenter de nouvelles idées, ce que la littérature « généraliste » et réaliste permet moins.

L’équipe derrière « io9 » est menée par la journaliste Annalee Newitz, passée par Wired et l’Electronic Frontier Foundation (une organisation de défense des libertés dans le cyberespace), par ailleurs co-éditrice en 2006 avec l’auteure Charlie Anders (aussi de l’aventure « io9 ») du passionnant recueil « She’s such a geek », où une vingtaine de femmes américaines témoignent de leurs parcours de geeks. Côté business plan, « io9 » est la dernière production de Gawker Media, une agence de publicité en ligne américaine qui finance une quinzaine de blogs ciblés, des gadgets aux jeux vidéos, en passant par la productivité.

anne laforet