Les Gnomz de Legislattacks. © Fluctuat
< 08'06'07 >
Tous en jeu(x) pour les législatives

Petit rappel civique : dimanche, premier tour des législatives. Oui, bon, le suspense est moyennement au rendez-vous, et le Net, en bonne chambre de répercussion, ne déroge pas à la mollesse ambiante. Alors que les présidentielles avaient vu s’activer et vibrionner tout un tas d’initiatives online, côté législatives, c’est calme plat. Du coup, quand deux acteurs de la net-culture française y vont de leur projet, décalé et rafraîchissant, on ne peut qu’applaudir.
Fluctuat d’abord, le site culturel qu’on ne présente plus, a concocté un petit jeu de rien, au scénario minimaliste, à l’esthétique kawaï des Gnomz (personnages icones qu’on peut activer comme on le souhaite), Legislattacks. L’internaute choisit son camp, camarade, avant le début d’une partie, puis doit tenter d’attirer dans son QG (un calicot du parti) autant de Gnomz que possible en une poignée de secondes. Parce qu’évidemment, comme Fluctuat le rappelle : « Parcourir les circonscriptions pour tenter de convaincre la populace, bouffer des kilomètres de saucisses arrosées de blanc angoissant, s’endormir sur une chaise en plastique en plein meeting à La-Rose-sur-Izou, téléphoner pendant des heures pour tenter des alliances chelous... une campagne électorale c’est chiant. » A chaque parti ses spécificités sur Legislattacks, les Verts « se sortiront-ils des choux » ? Pour les faire gagner, mieux vaut repérer les Zombis, des humains recyclés qui font gagner 20 points par tête traînée au QG. A l’UMP en revanche, « le parti de notre Président », « le chef attitré des polices dispose d’un bonus de 20 points pour chaque policier ou CRS glissé dans le QG ». Le ton, potache mais pas que, est donné. Le jeu ne dure pas assez pour qu’on se lasse de cliquer-glisser le plus vite possible. Et surtout, Fluctuat ne cache pas (ou alors avec beaucoup d’humour) le but du jeu en affichant un « partenariat avec le Centre national du développement du civisme et de la conscience politique ».
La deuxième piste pour s’intéresser autrement à la campagne consiste à aller faire un tour sur Le Zapping du Web, un site imaginé et produit par Bubble, société de production d’images « pour les nouveaux écrans », qui s’est déjà distinguée avec le magazine online iPol, qui traite de politique à la sauce web. "Il y a une fraîcheur du zapping du Web", explique Pierre-Etienne Pommier, responsable éditorial du projet. Surtout par rapport aux zappings télé, ici, les images ont été peu ou pas vues, ce sont celles de la campagne à la campagne, en somme. L’extrait ci-dessous (Zapping législatives du 6 juin) donnera un bon aperçu de cette plongée dans les meetings partout en France, où les perles s’enfilent sans discontinuer. Comme cette réponse ingénue à une question bateau : « Donnez-nous trois bonnes raisons de voter pour vous ? Euh, j’en ai que deux. »
Et puis, les studieux, les assidus et les vrais accros à la chose politique ont encore deux jours pour faire le tour de l’observatoire des blogs des candidats aux législatives, lancé par Blogonautes. A lire notamment, les comptes-rendus quasi quotidiens sur cette « blogosphère politique » où l’on constate la prolifique production d’un DSK ou les déboires des sites de grands médias obligés de débrancher les blogs de candidats. Il s’agit de l’Express avec le blog commun de Najat Vallaud-Blekacem (PS), Marielle de Sarnez (Modem) et Arno Klarsfeld (UMP) et de Libération avec Frédéric Cuvillier (PS) et Arnaud Danjean (UMP).


annick rivoire 

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