« Trees Outside the Academy » (Ecstatic Peace/Differ-Ant), deuxième album solo de Thurston Moore (guitariste de Sonic Youth).
Thurston Moore, en pleine concentration, dans le studio de J. Mascis. En 1981, il crée son propre label Ecstatic Peace ! pour y accueillir le ban et l’arrière-ban des musiques improvisées et expérimentales. © DR
< 17'09'07 >
Thurston Moore en solo Ecstatic

More Moore. Le guitariste de Sonic Youth revient mardi 18 septembre avec un étonnant album solo, le second après « Psychic Hearts » en 1995. Malgré quelques distorsions ça et là, la guitare acoustique est au cœur du très pop « Trees Outside the Academy », enregistré avec John Agnello dans le studio de J. Mascis (Dinosaur Jr). Entouré de Steve Shelley de Sonic Youth ou de Christina Carter des Charalambides, Thurston Moore s’y montre dépouillé, cet orfèvre en mélodies invitant même un piano ou le violon de Samara Lubelski. « Frozen gtr », « Silver>Blue », « American Coffin » renouvellent singulièrement sa palette, avec en clôture, « Thurston@13 », une bande enregistrée ado dans sa chambre à Bethel, Connecticut. L’enfance de l’art en somme.

Hautement recommandable, cet album sort sur Ecstatic Peace !, le label que Moore a créé en 1981, sur lequel il convie la crème des musiques improvisées, bruitistes, noise, bref bizarres (ne pas rater son site web et sa palanquée de vidéos redoutables de Smegma, Prurient, etc.). Le catalogue, une centaine de pièces, parle de lui-même : le collectif radical No Neck Blues Band, la Japonaise noise Yoshimi, les expérimentaux Jackie O. Motherfucker ou Sunburned Hand Of A Man, des side-projects de Jim O’Rourke ou de membres de Borbetomagus, sans compter The Magik Markers, Wooden Wand, MV/EE...

La première référence d’Ecstatic Peace ! (une expression empruntée à l’« Acid Test » de Tom Wolfe) était une split-cassette de Lydia Lunch et Michael Gira (ex-Swans, devenu le boss de l’excellent label Young God), ensuite est venu l’incunable « Sonic Death », collection insensée de morceaux live du proto Sonic Youth, entre 1981 et 1983. Depuis, en archéologue de l’underground, Moore y a aussi réédité les enregistrements introuvables des no wave Notekillers ou ceux des Coachmen, son premier groupe circa 1976. Et s’ouvre désormais à l’avant-garde folk.

Pourtant, malgré tout le boulot abattu, le co-leader du plus grand groupe de rock en activité a le blues, en mal de reconnaissance face aux reformations à succès du moment. Il le disait à « Spin », fin août : « Que se serait-il passé si nous avions splitté après la sortie de “Daydream Nation” (1988) ou même de “Dirty” (1990), et que nous soyons revenus il y a deux ans ? Vous seriez en train de m’interviewer au Chateau Marmont alors que j’attendrais ma limousine. On aurait probablement engrangé beaucoup d’argent. C’est peut-être le plus grand faux pas de toute notre carrière. Ne nous être jamais séparés. » Faites un geste…

La vidéo promo du nouvel album de Thurston Moore, tournée entre autres lieux dans le studio de J. Mascis :


matthieu recarte 

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