Festival Sonar, 14ème édition, 14-16 juin, Barcelone, Espagne.
Les Beastie Boys joueront deux fois , notamment dans une formule tout clavier © DR
< 14'06'07 >
Sonarmada depuis Barcelone
Ouverture et rassemblement, ce n’est pas le nouveau slogan d’un parti gouvernemental, mais le concept du Sonar, LE festival des musiques électroniques. Depuis maintenant quatorze éditions, la manifestation catalane rassemble le meilleur -et toutes les niches- de la musique électronique. S’y côtoient avec réussite les projets les plus radicaux et les DJ les plus rassembleurs de la planète, même si les ronchons se plaignaient ces dernières années que le Sonar avait un peu laissé son âme au vestiaire en bookant des gros noms à la Chemical Brothers, le must du must étant devenu le Sonar "off".
Les organisateurs ont maintenu cette année sur trois jours de festival, les 14, 15 et 16 juin, leur volonté d’ouverture et de noms emblématiques, pour confirmer que l’electronica est bel et bien devenue une musique pop à part entière, omniprésente et dotée de sa propre histoire, entre dissidence et mainstream.
En route pour Barcelone, on consulte d’abord la programmation du Sonar by Day, le pendant "culture électronique et multimédia" du festival, qui se divise en trois grandes sections bien alléchantes : SonarMatica propose des installations souvent interactives et des performances autour de l’illusionnisme ("Et voila !"). Sonorama poussera à l’immersion dans des travaux qui explorent les relations incestueuses sons/images (installations sonores et performances audiovisuelles dont l’étonnant "Feed", opéré par Kurt Hentschläger, moitié de Granular Synthesis). SonarCinema offre d’engloutir le meilleur des nouvelles images mâtinées de musique (rétro Koichiro Tsujikawa, dingo clippeur de Cornelius, Optofonica ou Synken de Transforma et O.S.T.).
Retour à la musique avec le Sonar by Night, qui offrira pléthore de DJ’sets et de concerts, autant d’événements aux foules extatiques : on mourrait de ne pas assister au retour des divins mongoloïdes (Devo, le 16 juin, avec projection de leurs clips dans l’auditorium CCCB), sortes de Kraftwerk en beaucoup, beaucoup plus rigolos.
Les quadras sautillants Beastie Boys joueront deux fois, notamment dans une formule tout clavier. Mais c’est la nouvelle scène européenne qui va réactiver guiboles et jeux de tête, rien qu’en pensant au Simian Mobile Disco, à Digitalism, à Modeselektor et aux plus éminents membres du Ed Banger crew (dont le duo Justice, qui vient de confirmer tout le bien que l’on pense d’eux avec un album youplaboum, sorti le 11 juin), les fourmis guettent...
Rayon rock, on n’ira pas de main morte aux concerts des Sunn o))) (qui font dans le drone à cape) et de Mogwai, nos Ecossais noisy favoris (à relier à la projection du film Zidane, dont ils ont assuré la pyrotechnique BO).
Enfin, et surtout, on partira à la découverte de nouveaux sons et de nouvelles têtes, toute cette armada électronique encore invisible, à découvrir au fin fond des chaudes nuits catalanes… Récit sous peu.
benoît hické 

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