« Muto », court métrage bijou d’animation de Blu.
Trait noir comme l’humour de Blu, dessinateur et graffiti-artiste italien qui vient de réaliser un court métrage brillant à partir de ses fresques murales. © DR
< 16'05'08 >
« Muto », les murs mutent

Vite, vite, c’est un petit bijou, une découverte comme seul l’Internet le permet, quand autrefois il aurait fallu attendre qu’un programmateur de festival pointu le débusque au cours d’un long périple : « Muto » est en ligne depuis dimanche et on parie un paquet de clics qu’il fera le tour du Web en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Frais, inventif, décapant et novateur, les adjectifs se bousculent pour décrire ce court d’animation réalisé en stop motion (une vieille technique remise au goût du jour consistant à filmer image par image) à partir de dessins réalisés à même les murs de Buenos Aires par un post-graffeur dessinateur inconnu de nos services (mais pas pour longtemps, promis).

Blu, dont on sait tout juste qu’il est originaire d’Italie, officie sur les murs des villes comme d’autres sur leurs carnets de dessin. Sur son site à visiter absolument (son nom est déjà une invitation au voyage blublu.org), le trait noir et crayonné domine, il y déploie un univers de bonshommes bizarres et gloutons, où la feuille de papier se fait poignard et où les gros mangent les petits.



Si vous aussi, vous voulez tout savoir et plus encore sur le garçon qui revisite le cinéma d’animation et le graffiti d’un coup de patte de génie, son site contient quelques belles pages de dessins, des embryons d’animation sans le son et sur son blog, sa toute dernière intervention, un homme façon rat dans sa roue, qu’il a peint sur l’immense mur de la Tate Modern à Londres. Tout ça pour dire que Blu est un dessinateur-graffeur-réalisateur à suivre assurément, et que s’il fallait une preuve de plus que le renouveau des films estampillés nouvelles images vient de la scène hyperactive des artistes urbains, après le grand prix au Labo 2008 de Clermont-Ferrand à « Pika Pika Lightning Doodle Project », du collectif japonais Tochka, c’est « Muto » qui nous l’apporte avec éclat.

annick rivoire 

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