MGMT en concert le 25/02 à 19h30 à la Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris 20e (20€).
Album : « Oracular Spectacular » (Columbia/Sony-BMG).
Basé à Brooklyn, MGMT est le groupe tendance de ce début d’année. © DR
< 25'02'08 >
MGMT pédale dans le rétro seventies

Le son de demain de la semaine s’appelle MGMT (plus malin encore que MSTRKRFT, ça se prononce Management), et passe ce soir par la Maroquinerie à Paris. Etudiants à Middletown, Connecticut, Andrew Vanwyngarden et Ben Goldwasser ont commencé façon pochade en 2002, se faisant une petite réputation avec des concerts déconnants (ils reprenaient le thème de « Ghostbusters »...) et rattrapés par les deux bombes « Time To Pretend » et « Kids » de leur unique EP daté de 2005, alors qu’ils avaient mis le groupe en sommeil : les boss de Columbia les signent pour quatre albums, complétant au passage le line-up avec trois musiciens requins. Moins de deux ans après, MGMT est donc l’un des groupes les plus buzzés de l’heure (même « Le Monde » s’est fendu d’un articulet !).

La raison d’un tel emballement ? « Oracular Spectacular », premier album dans l’air du temps décomplexé, dont on a franchement du mal à comprendre pourquoi il affole tant les boussoles. Malgré les références affichées des plus fréquentables (T.Rex, Spacemen 3, Royal Trux ou Suicide), ce disque semble surtout décidé à réhabiliter dans un même mouvement Supertramp, Queen et les Bee Gees. Les deux brûlots sont là, toujours aussi imparables, comme le disco d’« Electric Feel ». Mais difficile de souscrire au reste, saccagé par la patte bien grasse de Dave Fridmann, producteur pompier des Flaming Lips et de Mercury Rev, tenant d’un retour au plus laid rock progressif seventies.

Alors voilà, on échappera difficilement à MGMT dans les mois à venir. Ils bénéficient de la puissance d’une major, écrivent des textes décalés (« Let’s make some music, make some money, find some models for life / I’ll move to Paris, shoot some heroin and fuck with the stars »), travaillent un look « nu-rave not dead », soignent leur caution indé (ils tournent avec Of Montreal et Yeasayer) et sont de la dernière net-mode avec leurs clips interactifs : bref, ce n’est plus du management, mais du marketing bien roulé. Signe (syndrome ?) de l’époque, ce retour au son sirupeux et complaisant du pire des 70’s est une régression finalement assez proche de Justice défendant un mix du pire des années 80, en totale déconnexion avec la dureté des temps (la dérive Sarkozy pour les uns ; le bellicisme des Etats-Unis pour les autres).

MGMT - « Kids », live à Minneapolis :



MGMT - « Time To Pretend », live au David Letterman Show en janvier :

matthieu recarte 

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< 2 > commentaires
écrit le < 25'02'08 > par < benoit.hicke oeN poptronics.fr >
On peut difficilement en vouloir à MGMT à propos de leur soit-disant "je m’en foutisme" politique, ce serait un peu comme en vouloir à, disons, Tony Parker de ne pas fustiger la politique étrangère de Bush après chaque panier. Que le rock contemporain, a fortiori le plus marketé, fasse dans la légèreté et dans l’inconséquence, ça, c’est vieux comme les Monkeys. Plus gênant, après ce concert catastrophique de la Maroquinerie, c’est l’impression d’assister à un show TV des années 70. Je me rappelle assez précisément ma fascination légèrement gênée pour une émission consacrée au hard rock (forcément nordique), avec look apache, effets de lumière rouge, machineries compliquées, et surtout esprit de sérieux (application, à peine une regard pour le public). Autant dire que nous fûmes quelques-uns à zapper, après les deux trois bons morceaux de l’album joués dès le début (admettons un petit talent de mélodiste et quelques éclairs d’honnêté), les plus audacieux hurlant "à bas Scorpions", au milieu d’une foule compacte et très branchaga, énorme buzz oblige. Au suivant.
écrit le < 25'05'08 >

time to pretend me fait plutôt penser au générique d’une série télé américaine ...

ne mettez pas tout dans le même sac les raccourcis sont un peu courts ... scorpion ??? supertramp, queen, beegees... tous dans le même sac..

arrêtez de penser que dès que des synthés (l’instrument qui produit une palette de sons infinie) se pointent dans la pop c’est forcement mauvais...idem pour les prods ; au passage, celles de fridman sont un peu plus excitantes que celles de godrich au passage (à quand fridman et Beck...)

c’est les mêmes arguments vieillots rabâchés par les critiques en manque d’inspiration que se raccrochent à leur saintes références ... un peu façon inrocks des année 80 qui pour se démarqués crachait sur les grosses prods...

la réalité est beaucoup plus simple, les gens veulent des disques moins chiants, avec plus de variétés et d’audaces de productions, des choses qui sortent de l’académisme du songwriter politiquement correcte...

mgmt c’est surtout de la bonne pop actuelle addictive et chatoyante assez rare comme celle de flaming lips, de beck, ou de Bowie...