Loris Cecchini au centre d’art du château des Adhémar, du 10/10 au 22/11, Tous les jours de 9h30 à 12h et de 14h à 18h, 24 rue du Château, 26 200, Montélimar. Rens. : chateau-grignan@ladrome.fr et 04 75 00 62 30.
Loris Cecchini est présent via sa galerie toscane Continua à la Fiac à Paris, du 22 au 25/10. Il sera également exposé au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne en 2010.
« Crystal Engineering in Self-Assembly Networks » (2009), fragments d’acier qui s’assemblent en réseau, une œuvre de Loris Cecchini à voir au château des Adhémar de Montélimar. © Nicolas Frespech/Echoppe photographique
< 23'10'09 >
Loris Cecchini enfile ses perles géantes au château des Adhémar

(Montélimar, correspondance particulière)

Loris Cecchini est un jeune artiste italien (né en 1969) qui investit le château des Adhémar, à Montélimar. Dimanche dernier, j’y ai fait ma première visite guidée, invitant les spectateurs à dialoguer autour des œuvres, à réfléchir ensemble à la place des sculptures dans le château... Le service de médiation culturelle que j’ai intégré il y a peu propose ce genre de visites. Le centre d’art qu’abrite ce petit bijou d’architecture romane méridionale invite les artistes à prendre possession du château... et à créer un dialogue entre vieilles pierres et nouvelles pratiques plastiques. Dans le cadre du programme Résonance de la Biennale de Lyon, l’exposition de Loris Cecchini ne présente aucune pièce réalisée spécifiquement pour le lieu, et pourtant le « recyclage » fonctionne parfaitement.

Me voilà avec mes nouveaux collègues en train de réfléchir. Comment présenter l’exposition, quels ateliers proposer sur telle ou telle pièce ? On prend du papier, on le froisse, on réalise un bas-relief en l’appliquant sur un objet. Ça dialogue, ça teste, c’est bien. Pourquoi ne pas inviter les enfants à composer une sculpture vivante en s’assemblant les uns aux autres, comme les modules assemblés de Cecchini ? Je pense à Twister, le jeu de société où il faut se tordre dans tous les sens ! Mais on prend les choses au sérieux. Et démocratiser l’accès aux œuvres, ça peut marcher ! Le public aime l’exposition. Le dialogue est riche pour tout le monde. Bien sûr, certains préfèrent rester collés à l’audioguide... mais ça me fait penser à moi quand je visite des expositions : trop timide pour m’adresser à un médiateur...

Qu’aime le public dans cette exposition très architecturale ? Son côté hypnotique, sa magie ? Reprenons le fil de la visite. Ça commence par une série de sculptures-architectures, « Rainbow Trusses », des grappes d’armatures arc-en-ciel plaquées contre les murs. Impossible de circuler autour. Elles sont réalisées principalement en plexiglas spécialement traité. Un éclairage spécifique révèle les pièces qui par des ombres ou les projections du prisme de lumière prennent une autre dimension. Sur une série d’étagères sont ensuite disposées des boîtes transparentes renfermant des coquillages ou des végétaux dont les formes contrastent avec la géométrie des pièces. Une planche est capturée dans du plexiglas parmi d’autres poutres qui s’enchevêtrent et barrent le chemin.

D’autres sculptures entièrement composées de modules en acier assemblés les uns aux autres viennent rappeler les limites entre le désir de la virtualisation et la réalité physique. Si sur simulation informatique on peut assembler à l’infini ces modules et créer d’incroyables rhizomes, dans la salle d’exposition les assemblages jouent avec les limites de la pesanteur et de l’équilibre, un module de plus et c’est toute la structure qui s’effondre !

A l’étage, un immense voile de perles en plastique vole dans les airs, suspendu par des filins métalliques... c’est impressionnant et féerique. 25 000 boules composent cette sculpture et pour l’anecdote, c’est l’artiste et des amis qui les ont enfilées sur des tiges en métal. La pièce a été redéployée pour le château des Adhémar, sa linéarité et sa légèreté s’opposent à l’appareil des pierres taillées. On dirait une modélisation d’un son en 3D. L’artiste utilise l’outil informatique pour préparer et construire ses créations. Fan d’informatique ?

Dans la loggia, un bas-relief se dresse face à la ville. C’est un cercle de deux mètres de diamètre parfaitement fondu dans un mur blanc. Cette sculpture a été réalisée avec un petit programme informatique et modélisée en relief grâce à des outils sophistiqués, loin de la sculpture et des techniques traditionnelles. On dirait les ondes que fait l’eau au moment où l’on vient d’y jeter un caillou, c’est beau. Cette forme joue avec les ombres et la lumière, elle s’anime : hypnotique.

nicolas frespech 

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< 1 > commentaire
écrit le < 23'10'09 > par < mister.n qKL laposte.net >
Je viens de recevoir le lien pour télécharger la fiche pédagogique, le voici http://www.ac-grenoble.fr/ien.montelimar/