Lambchop en concert à la fondation Cartier dans le cadre des Soirées Nomades, le 19 juillet à 19h30, tél : 01 42 18 56 50.
Kurt Wagner a une voix profonde et aérienne à la fois. © DR
< 19'07'07 >
Le rock en velours de Lambchop à Paris

Que faire à Nashville quand on préfère Maurice Ravel, l’indie rock et Curtis Mayfield à la country à franges, l’artisanat patient à l’usinage de chansons formatées ? A la fin des années 80, Kurt Wagner opte pour la lutte de l’intérieur et forme juste pour le plaisir un groupe au nom rédhibitoire, Lambchop (littéralement « côtelette d’agneau »), histoire de s’assurer une place bien à lui en territoire « redneck ». Mais plus qu’un groupe soucieux de cultiver sa différence et de faire carrière, Lambchop est la famille qu’il s’est choisie, une famille de vie et de musique à la géométrie très élastique. L’ancien menuisier a toujours pris le soin et le temps de polir ses chansons, au carrefour de la soul, du jazz et d’un rock parfois disruptif (un peu à la manière de Wilco ou de Spain, groupe-jalon de la musique américaine dont le leader ressurgit).

Ce qui marque le plus, en enquillant tous les albums à la suite, c’est cette espèce de densité permanente, surtout vocale (Kurt Wagner a une voix surréelle, sourde, profonde et aérienne), portée par des arrangements qui se placent toujours au service des morceaux et forment la patte sonore Lambchop. Fait remarquable, le groupe change régulièrement de registre au gré des projets : on est ainsi passé en quelques années du rock touffu de « How I Quit Smoking » (les critiques parlaient alors de country alternative) à la soul épanouie de « Nixon », leur chef-d’œuvre, sans oublier « Is A Woman » et ce clip réalisé par Shynola. On apprend maintenant que Kurt Wagner s’est acoquiné avec le duo électro-expé Hands Off Cuba pour le 5 titres « CoLaB », dévoilé ce soir, on l’espère, à la fondation Cartier. Country à franges, vous disiez ?

benoît hické 

votre email :

email du destinataire :

message :