« WarioWare : Do It Yourself », jeu d’Intelligent System pour la Nintendo DS, testé pour Poptronics par Nicolas Frespech, net-artiste et chroniqueur émérite.
Ramasser les crottes, voilà qui change des jeux casual habituels... © NF/LAL
< 11'08'10 >
Le casual gaming fait maison, version Nintendo

Je n’ai jamais été fan de la série WarioWare pour Nintendo, trop casual, ces petits jeux stupides… et puis je dois l’avouer, Wario est moins joli que Mario ! S’amuser à des petits jeux qui s’enchaînent et qui vont de plus en plus vite, c’est rigolo mais vite usant. Le style est certes naïf et nerveux mais le graphisme très 8-bit est un peu daté.

Changement de direction avec le dernier « WarioWare : Do It Yourself » (pour la Nintendo DS, la console des enfants), qui nous invite à faire nos propres jeux. Chiche ?

Présentation de « WarioWare : Do It Yourself » à l’E3 2009 :

On pourrait penser que le do it yourself version Nintendo ne consisterait qu’à customiser d’autres jeux... et bien non. C’est plutôt bien fait et c’est là que réside la vraie surprise ! « WarioWare DIY » offre un atelier de création de petits jeux avec un vrai tutoriel très complet, voire complexe quand on débute. Scénario, dessin, animation, musique et surtout interaction... tout se passe dans l’atelier virtuel de programmation CréaMatique.

Démonstration :

De vraies vertus pédagogiques

Je commence par charger un jeu déjà fait dans l’atelier pour le modifier, histoire de me faire la main. On peut y passer des heures. Je change les éléments graphiques, je dessine le fond du jeu... et petit à petit, je commence à comprendre les rudiments, de la scénarisation à la publication... J’ai du mal à décoller de la console !

L’approche pédagogique est parfaite et même si on n’a plus dix ans, c’est un régal de construire ses propres univers dans un esprit très low déf. Oubliez la 3D, place au dessin naïf, voire carrément régressif. On prend plus de plaisir à réaliser des jeux qu’à y jouer... Gare au titre chronophage !

Une fois le jeu terminé, on peut l’échanger et surtout le transférer sur sa Wii pour y jouer en famille, à condition d’avoir acheté dans le Wii Ware le soft « WarioWare : Do It Yourself – Showcase » et d’avoir une Nintendo DSi… Et oui, faut encore passer à la caisse !

Si la console est connectée à Internet, on peut télécharger gratuitement des jeux, dont certains réalisés par des stars du jeu comme Yoshio Sakamoto, le créateur de « Metroid » !

Et moi, je fais quoi avec tout ça ? Je m’amuse, je me lance dans la réalisation d’un jeu brouillon, un fond gribouillé au trait noir, trois nuages griffonnés à cliquer histoire de gagner... c’est pas très kawaï, mais c’est minimal, ça me plait. Je vais à la recherche d’astuces sur un forum dédié... Je vis la ludo-communauté DIY !

Et si « WarioWare » illustrait une tendance du jeu, celle de la personnalisation pour tous ? Prochaine étape, participer à un concours sur le site de la marque (thème du concours de l’été : le bleu), échanger mes créations avec des copains... sauf que mes copains... ils n’ont plus dix ans, donc pas de console ! C’est la limite du DIY version Nintendo... ça marche, à condition d’être équipé ! A quand une console open source ?

Le jeu comporte d’autres ateliers, beaucoup moins puissants et très limités : l’atelier BD est super ennuyeux, l’atelier musique est plus intéressant. Je me concentre sur mes jeux vidéo faits maison... Je joue à mes propres jeux : enlever des crottes dans la rue, jouer avec des formes abstraites, laver les lunettes de Bill Gates... c’est tout aussi stupide et jouissif que le casual gaming, mais c’est moi qui l’ai fait !

nicolas frespech 

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