« An Open Cage », manifestations jusqu’au 29/02 à Marseille autour de John Cage, chapeautées par Alphabetville. Table ronde « John Cage et les nouvelles technologies », le 5/02 à 18h au Daki Ling, avec ErikM (musicien), Jerôme Joy (chercheur, compositeur), Jean-Philippe Renoult (pour poptronics), Nicolas Maigret et Nicolas Montgermont (artistes), 45A, rue d’Aubagne, 13001 Marseille.

RIAM, rencontres des arts multimédia, du 1er au 9/02, dans différents lieux à Marseille (13).

« 4’33 », une œuvre à la durée très précise consacrée au silence et écrite pour piano ( !), mais selon John Cage lui-même, qui « peut cependant être exécutée par n’importe quel instrumentiste ou combinaison d’instrumentistes et sur n’importe quelle durée. » © Paul Lamarre
< 05'02'08 >
Le RIAM ouvre le Cage aux zozos

(Marseille, envoyé spécial)

John Cage (1912-1992), s’il était encore en vie, serait marseillais cette semaine. Marseille, où se déroule « An Open Cage », une série de manifestations chapeautées par Alphabetville jusqu’au 29/02. Mieux qu’une tête d’affiche, c’est un John Cage tête chercheuse et muse poético-prophétique autour duquel performances, projections et tables rondes vont ouvrir le Cage aux zozos de la génération multimédia. Normal que, pour leur 5e édition, les RIAM à Marseille (Rencontres internationales des arts multimédia) aient choisi de s’associer à la programmation (et poptronics avec, qui interviendra lors de la table ronde « John Cage et les nouvelles technologies », ce mardi au Daki Ling.)

On oublie souvent que le compositeur américain mort à 80 ans était aussi peintre, poète, et même mycologue, passion qu’il confie dans ce haïku extrait des mythiques enregistrements de la série « Dial a poem » de John Giorno. John Milton Cage a tout fait ou presque, y compris un show télé, s’imposant pour introduire des notions jugées absconses dans la composition musicale : l’aléatoire, la transformation d’instruments (le fameux piano préparé), l’usage de la prime électronique et de fréquences radio, l’introduction de sons non musicaux, voire de sonorités non audibles ou de simples silences.

Son point d’orgue reste le célèbre « 4’33 », initialement « joué » au piano par un très sérieux David Tudor en 1952. Pour « An Open Cage », la pianiste Nathalie Negro en a donné une interprétation le 1er février au GMEM. Radio Grenouille, associée à la manifestation, en recréera le 8 février à 13h30 une version radiophonique, en présence du poète et traducteur de Cage, Vincent Barras, ainsi que de Cyprien Parvex de Collombey, artiste sonore, dont on écoutera ensuite le portrait documentaire de John Cage à partir de ses pianos préparés.

Le silence de Cage est tout sauf du vide, comme le montre cette première interprétation orchestrale commanditée et télédiffusée par la BBC en 2002…



C’est autour d’un Cage passeur qu’acteurs des arts sonores, poétiques et autres drôles d’oiseaux se donnent rendez-vous à Marseille. Deux axes pour faire de Cage un Ouvroir de Musiques Potentielles : « John Cage et les nouvelles technologies » et « John Cage ou la vie poétique », des conférences qui auront lieu le 5 et le 8 février. Et des expériences sonores et des installations pour agrémenter le tout, comme « Doom », une installation lumineuse et sonore sur fond de death-doom metal ralenti, par Cécile Babiole et Dominique Blais, ou encore les « Variations Opportunistes » du platiniste et performer Erik M, un détournement de Jean-Philippe Rameau à coups de copier-coller numériques et de codage ACSII en accompagnement visuel, ou encore une version nouvelle de « Silent Room » des Montréalais de Skoltz_Kolgen.

jean-philippe renoult 

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