3ème édition du MIDI Festival, les 27, 28 et 29 juillet, Villa Noailles, Hyères, 12€ par jour ou 28€ les 3 jours.
Le 28 à Hyères, Thieves Like Us, le trio américano-suédois revenu de la techno minimale allemande. © DR
< 27'07'07 >
Le MIDI Festival remet les pendules à l’heure

On se souvient que la Villa Noailles, dans le Var, en plus de ses activités de centre d’art et de création, fut l’écrin (à la fascinante architecture minimale) du défunt festival Aquaplaning, dédié à un hédonisme électro cultivé. Le régisseur des lieux, Frédéric Landini, y a installé le MIDI Festival en 2005, en compagnie d’activistes locaux résolument décidés à programmer des groupes optant pour le hors-piste, bien loin des manifestations mastocs et autres fête à Neu Neu estivales.

A quelques semaines de la Route du Rock, le MIDI Festival est l’escale idéale pour les amateurs d’un rock nourri de machines et d’une musique électronique qui ne fait pas danser que les neurones. Il sera par exemple l’occasion de découvrir en live (le 28 juillet) l’un de nos chouchous du moment, Thieves Like Us, découvert sur la très recommandée compilation Kitsuné Maison 4. Trio américano-suédois formé à Berlin et exilé à New York qui, lassé de la minimale teutonne, décide de mettre les mains dans le cambouis et plonge dans le même mixeur déglingué OMD, MDMA, New Order, krautrock, italo disco, liant le tout grâce à une voix très blanche. Résultat : une musique de synthèse bien de son époque, qui touche une corde sensible malgré les tonnes de références déployées comme une carapace. Les fans de Hot Chip comprendront.

Autre excellente raison de se rendre sur les hauteurs de Hyères, le concert (27 juillet) de Jane, projet « trance & ambiant » fomenté par Noah Lennox aka Panda Bear (la voix d’or d’Animal Collective, dont l’album « Personal Pitch  » est l’un de ces bijoux perdus pour le Billboard qu’on se refile sous le manteau) et Scott Mou ( ! ), disquaire et DJ new-yorkais, qui ont déjà publié une poignée d’albums autoproduits et plutôt introuvables. Au programme : mantras électroniques, musique concrète et chuchotis, bon tour de chauffe avant de connecter ses chakras sur les sillons d’Animal Collective, groupe bouffeur d’épithète dont poptronics est décidément très amoureux ce mois-ci.

Pour se remettre, on ira secouer ses cheveux gras, tête baissée, sous les assauts de The Radio Dept (le 29 juillet), clique suédoise assez anecdotique (on parle à leur sujet d’un revival shoegazing, admettons), auteur tout de même de quelques tubes indie, dont « Treehouse ». Le MIDI Festival programme aussi de jolies personnalités, dont Eglantine Gouzy (le 27), jeune froggy expatriée à Londres qui délivre de troublants exercices de musique bricolée, souvent intense et portée par une voix perchée mais jamais mignarde. Rusty Santos devrait faire également pas mal parler de lui, il fait partie de la vaste famille d’Animal Collective (il a produit leur projet avec Vashty Bunyan) et s’est fait connaître sur Internet par la reprise lo-fi de la scie de Cindy Lauper, « Girls Want To Have Fun », en regard d’albums très intimistes et DIY, dans la dingue lignée de Daniel Jonhston ou Lou Barlow.

Dernière preuve de l’éclectisme des programmateurs, les concerts de Discipline (le 29), duo VIP de musique contemplative et minimaliste (on dit « drone »), très propice aux voyages intérieurs en boucle, et de Robin Guthrie (le 28), de retour avec un projet solo curieusement très proche de ses Cocteau Twins (guitares liquides + nappes, ne manquent donc que les trilles de Liz Frazer et nos boutons d’acné ado !).

En guise de mise en bouche, Drugs In My Body, de Thieves Like Us, (merci à Kitsuné) :

benoît hické 

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