Deux vidéos aériennes de Joshua Allen Harris font danser des animaux de plastique dans les rues de New York.
Les sculptures insaisissables de Joshua Allen Harris, de la poésie dans l’air ? © DR
< 02'04'08 >
La danse de l’ours dans un courant d’air chaud

On se souvient tous de la robe blanche de Marylin s’envolant au-dessus d’une grille d’aération dans cette cultissime scène de « Sept ans de réflexion ». Même cause mais pas mêmes effets dans les rues de New York avec ces sculptures gonflables de l’artiste Joshua Allen Harris, repérées sur le site de street art Wooster Collective. « Dès qu’on commence à penser que le street art devient fatigant et pénible, soudain, venu de nulle part, débarque quelque chose qui nous rappelle pourquoi on en est tombé amoureux », s’enthousiasme Marc, le responsable du site.

Un ours et de drôles de bêtes, faits de vieux sacs plastiques, abandonnés au sol en pleine rue sur une bouche d’aération, qui tout à coup animés par le souffle du métro, prennent vie, se gonflent d’air et s’élèvent, danseurs malhabiles rivés aux grilles. La matière plastique s’affole sous l’effet conjugué des mouvements souterrains et des respirations de la rue. L’air tiède, qui réconforte ou indispose, selon qu’on recherche à se réchauffer ou qu’on craigne les miasmes du sous-sol, devient source de vie pour ces sculptures inertes. Funambules éphémères, sentinelles urbaines qui, la rame de métro passée, se dégonflent et s’évanouissent comme des chiffes molles, avant que le miracle ne se reproduise, en boucle…

« Air Bear », la danse de l’ours :


« Air Zoo », un bestiaire flottant :



Comment ces images fugaces ont-elles commencé à faire le tour du Net ? Marc du site Wooster Collective l’explique (par mail) à poptronics. Le 26 mars, il publie des photos de cette installation flottante, photos prises à la volée au téléphone portable par une personne rencontrée dans un dîner la veille. Le lendemain, Joshua Allen Harris (artiste discret, peu référencé sur le Net, exception faite de cette trace) le contacte pour le remercier d’avoir mis son travail en avant et lui envoie ces vidéos, légères comme l’air, que Marc poste le 29 mars sur Youtube. Près de 94 000 vues à ce jour (2 avril) pour la vidéo « Air Bear » et le sentiment qu’on ne va pas en rester là.

Quelques microgrammes de plastique en suspension qui rappellent pour retomber sur une autre citation cinématographique la plus belle scène d’« American Beauty », où Joaquin Phoenix montre à sa copine un film qu’il a tourné au caméscope. Sur un fond de murs de briques, un sac plastique prisonnier d’un tourbillon tournoie à l’infini dans le vent. « C’était une de ces journées grises où il va se mettre a neiger d’une minute à l’autre et qu’il y a comme de l’électricité dans l’air. On peut presque l’entendre. Et ce sac était là. En train de danser avec moi. (…) Parfois je me dis qu’il y a tellement de beauté dans le monde... que c’en est insoutenable. »

julie girard 

votre email :

email du destinataire :

message :

< 1 > commentaire
écrit le < 06'07'13 > par < huguette _galante xKh yahoo.fr >
et nous aussi !!! ..http://trainsurtrainghv.wordpress.com/2013/07/05/street-art-ou-dragon-attitude/