Conférence de Kenneth Anger, le 5/06 à 19h30 pour le vernissage de « la Chambre des cauchemars », exposition d’Aleister Crowley au Palais de Tokyo, Auditorium, dans la limite des places disponibles.13, avenue du Président Wilson, Paris, 16e.
Projection en sa présence de sept de ses films, dont « Ich Will » (2008) en avant-première, le 7/06 à 20h30 au Cinéma 2 du Centre Pompidou, place Georges Pompidou, Paris 4e.
« Comme beaucoup, j’ai été stupéfié quand j’ai vu "Scorpio Rising" la première fois », dit... Martin Scorsese. © DR
< 05'06'08 >
Kenneth Anger et son cinéma follement underground à Paris

A quoi ça ressemble, un mythe underground du ciné expérimental ? Si le nom de Kenneth Anger ne vous dit rien, courez découvrir l’un des personnages les plus décadents de la contre-culture américaine à Paris. Le cinéaste américain tient une conférence le 5 au Palais de Tokyo pour le vernissage de « La chambre des cauchemars », une série de peintures inédites d’Aleister Crowley. Le magicien, poète et peintre britannique (1875-1947) et le cinéaste gay et mystique partagent un goût très prononcé pour l’occultisme.

Puis le 7, c’est au Centre Pompidou que Kenneth Anger est honoré avec la projection de sept de ses films, dont, en avant-première française, sa dernière réalisation, « Ich will » (2008). La raison ? Une programmation annexe de l’exposition « Traces du Sacré » (sur laquelle on reviendra), qui présente l’un des films de cet expérimentateur culte dans la communauté homo, « Lucifer Rising », qui date de 1973, qu’on peut voir en ligne (en trois parties) ici. Un film très troublant où l’icône glam-rock de l’époque, Marianne Faithfull partageait la vedette avec la bande son de Bobby BeauSoleil. Ceci dit, la programmation du Centre Pompidou est résolument contemporaine, avec trois films de 2007 (« Elliott’s Suicide », « My Surfing Lucifer », « I’ll Be Watching You ») et les deux dernières créations d’Anger, « Foreplay » et « Ich will » (2008).

Dès 1947, soit des siècles avant le célèbre « Blow Job » d’Andy Warhol (1963), Kenneth Anger couche ses fantasmes homosexuels sur la pellicule pour donner naissance à « Fireworks ». Avec le « Chant d’amour » de Jean Genet (1950), « Fireworks » est l’œuvre manifeste, empreinte de références littéraires, qui a le plus contribué à changer la représentation des homosexuels au cinéma. Proche de Jean Cocteau, Kenneth Anger, né en Californie en 1927 (et qui a vécu en France), réinvente film après film une grammaire cinématographique, bousculant les conventions du genre. Soit qu’il se lance dans de drôles de contes oniriques (« Rabbit-Moon »), soit qu’il modifie les plans de la narration pour réaliser des ovnis filmiques comme « Scorpio Rising ».

Pour preuve, un extrait de ce film absolument culte de 1964, où une armée de bikers gays et nazis explorent les frontières mouvantes entre désir et souffrance :



Les non-Parisiens pourront toujours se replier sur les coffrets DVD. ou regarder l’interview du personnage, qui reste d’une modestie rare, devant un étang de lotus à Hollywood.

cyril thomas 

votre email :

email du destinataire :

message :