Sang d’encre, exposition d’Isild Le Besco à la galerie Paule-Friedland et Alexandre-Rivault, 64, rue de Tournelles, Paris, 3ème, jusqu’au 17/11, du jeudi au samedi de 14h à 19h. Sang d’encre, roman d’Isild Le Besco, éditions Anabet, 143 pages, 21€.
"Comme un amour", Isild Le Besco, acrylique sur toile, 154 x 148 cm, 2005. © DR
< 17'11'07 >
Isild Le Besco des deux côtés de la toile

Certaines célébrités, de temps à autre, se piquent de faire de l’art, récemment David Lynch présentait à la fondation Cartier, ses très belles photographies et ses dessins qui s’inscrivaient dans la lignée d’un surréalisme tardif. Et si la qualité plastique de certains dessins n’était pas toujours au rendez-vous, l’ensemble avait le mérite d’éclairer et d’élargir l’univers fantasmagorique du réalisateur. Quand, à la fin des années 90, David Bowie se lançait dans des compositions plastiques, on avait parfois le sentiment d’être face à quelque chose d’inabouti. Quand la galerie Paule Friedland & Alexandre Rivault, expose pour la première fois Isild Le Besco, comédienne et réalisatrice de 24 ans, elle lui donne l’opportunité de s’affirmer en quelques œuvres comme dessinatrice et peintre.

Ses compositions peuvent se définir par un seul terme : dualité. Ses tableaux, aux titres évocateurs, « Comme un amour », « Mais pas abandonné », mettent en scène des corps s’étreignant, biffés par de larges traits de couleurs. Pour ses toiles, Isild le Besco fait preuve d’une économie du trait, les corps esquissés par des traits noirs se nouent, se perdent parfois dans un autre espace, celui de la couleur. Ses aplats fonctionnent comme autant de reflets des batailles, tensions, torsions auxquelles sont soumis les corps peints.

Il y a également deux univers dans ses dessins, empreints d’érotisme, réalisés à l’encre de Chine. Certains ponctuent son roman « Sang d’encre », écrit à l’âge seize ans ; ils viennent en prolonger les mots, illustrer les peurs et les espérances du narrateur. Avec ses œuvres réalisées à New York, elle ballade son regard, tantôt avec humour (dans le dessin « Final Cut ») tantôt avec mélancolie, sur les stéréotypes de cette ville. Ainsi le motif de trois gratte-ciels se décline sur plusieurs œuvres. L’inscription de bribes de phrases (« comme j’attends le temps », « hold her steady ») agit comme autant de contrepoints à la composition et ouvre celle-ci vers un autre imaginaire.

Un aperçu de la première exposition d’Isild Le Besco, Sang d’encre :

cyril thomas 

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< 1 > commentaire
écrit le < 18'11'07 > par < feudouce urn free.fr >
je sors de l’exposition J’ai vraiment adoré ... La série qui presente les illustrations du livre est bouleversante. Des traits fébriles à l’encre de Chine révèlent un univers sombre et désespré. Plus ironique , la série américaine nous fait de joyeux clins d’oeil. Quand à toutes les autres toiles qui célèbrent la jubilation des corps, elle nous emporte dans son tourbillon d’érotisme torride. La couleur est relativement peu présente. Mais quand elle est là ; elle explose. Isild oses des combinaisons fauvistes.Des verts émearude bousculent des vermillons. Un aà plat turquoise révèle un trait sanquinaire et le blanc et le noir s’affrontent, par le biais de griffures solidement accrochéees au corps d’un couple enlacé. Les traits sont vifs et vivifiants, jetés dans l’urgence, travaillés direcetemnt avec la matière. Dans le livre du même titre, les mots jaillissent et fusent avec la même urgence, et la même liberté. Un vrai feu d’artifice ...