Fink, en concert au Trabendo le 30/01, à 20h, 24,20 €, 211, avenue de la Villette Paris 19e, puis en tournée dans toute la France, le 31/01 à Rennes (L’Ubu Club), le 1er/02 à Bordeaux (Le Comptoir du Jazz), le 2/02 à Angoulême (La Nef), le 4/02 à Toulouse (Le Cri de la Mouette), le 5/02 à Lyon (L’Epicerie Moderne), le 06 à Montpellier (Salle Trioletto), le 08 à Marseille (L’Espace Julien), le 9/02 à Arles (Le Cargo de Nuit).
Fink, ou la métamorphose d’un musicien électronique en songwriter moelleux. © Lopez
< 30'01'08 >
De l’électro au folk capiteux, la mue de Fink

Le concert de Fink, ce soir au Trabendo, offre une session de rattrapage aux étourdis qui auraient zappé à l’automne la sortie de son troisième album, « Distance And Time » et sa musique hivernale (mais jamais sombre), pelotonnée. Le pedigree atypique du Britannique ferait fuir les tenants d’une doxa folk toujours en vigueur (à la Tom Paxton, par exemple, qui se produisait hier soir sold out à Paris), sa musique vraiment singulière osant les mélanges et les textures, jusqu’à puiser dans un background résolument électronique.

Originaire de Bristol, Finian Greenhall a connu la gloriole au mitan des années trip-hop, quand la scène hip-hop britannique un brin exsangue redécouvrait Isaac Hayes et les arrangements à la Morricone. Après un album de techno ambient aujourd’hui oublié, il est repéré par Ninja Tune (label fondé par la paire à succès Coldcut, tauliers d’une musique électronique syncopée version groove ou post-funk). En 2000, « Fresh Produce » est un album propret mais trop marqué trip-hop pour passer l’épreuve du temps. Greenhall, s’il continue à fréquenter le circuit électro comme DJ, retourne à ses premières amours d’ado, le folk, la guitare, l’épure, la voix.

Résultat, en 2006, le voilà métamorphosé, toujours sous la houlette de Ninja Tune, avec « Biscuit For Breakfast », album-charnière où il entreprend de désosser sa musique et lui ôte ses cache-sexe électroniques, même si les programmations sont encore présentes. La mue se poursuit avec « Distance And Time », album de la maturité et de la reconnaissance mondiale (tournée avec Zero 7, festivals, collaboration avec Nitin Sawhney). Bande-son douillette pour hivers rigoureux, la voix de Greenhall, chaude et modulée, fait des merveilles, portée par des compositions savamment construites, comme un José Gonzales augmenté. Tous les folks sont possibles, Fink en est une preuve supplémentaire.

Fink au Motel Mozaique, à Rotterdam (2007) :

benoît hické 

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