Le Cube Festival, du 3/06 au 8/06 au Cube, 20, cours Saint Vincent, Issy-les-Moulineaux (92).
« Mexican Standoff », une relecture du cinéma B par Cécile Babiole et Laurent Dailleau, en performance audiovisuelle jeudi soir. © DR
< 03'06'08 >
Cube festival, quand les arts numériques arrivent en ville

On dirait que les pixels ont besoin de prendre l’air : après l’espace public mis en avant par Mal au Pixel à Paris, c’est Issy-les-Moulineaux qui fait sortir le Cube Festival jusqu’à dimanche dans la ville avec installations, déambulations sonores, performances et rencontres.

Ecrans plasma et tableaux lumineux devraient solliciter l’attention des passants, pastilles virtuelles collées dans le monde réel. « A+ » de Thierry Fournier mêle présent (la rue) et passé (le panneau urbain montre l’image du même coin de rue 24h auparavant). « Moving by numbers » de Wolf Ka en espace clos accueille un danseur et un spectateur, séparés par un miroir sans tain, la chorégraphie étant le résultat de leur interaction. « Endless Forest » de Tale of Tales, est le projet de jeux vidéo du duo de net-artistes Entropy8Zuper ! : mi-jeu, mi-économiseur d’écran, le joueur transformé en chevreuil évolue dans une forêt.

Côté performances, c’est l’occasion de voir ce jeudi le tout nouveau projet de Cécile Babiole et Laurent Dailleau, « Mexican Standoff ». Les deux artistes, qui se sont illustrés au sein du trio SSS avec Atau Tanaka, s’y livrent à une relecture joyeuse des séries B des années 60 et 70. Le titre annonce la couleur puisqu’il fait référence à la situation où deux personnes se mettent en joue mutuellement, chère aux westerns et aux films d’action. Cécile Babiole aux images et Laurent Dailleau aux sons se proposent de refaire le cinéma, décalant et décadrant les images et les sons tirés des films. Tel le photographe de « Blow Up », Cécile Babiole se baladera dans des photogrammes (les photos d’exploitation que l’on retrouve devant les cinémas qu’elle a chinées pour l’occasion), jouant sur la trame ou le papier abîmé (en lieu de la pellicule usée), créant du mouvement dans une image fixe, traquant l’insolite. Des bouts de voix, de répliques connues ou pas, se mêleront aux sons électroniques, pas pour reconstituer une histoire où l’on trouverait flingues et filles à gogo. Plutôt un hommage de fans de cinéma qui nous guident dans une balade jubilatoire.

Jeudi est définitivement la soirée à ne pas rater du Cube Festival, puisqu’on y retrouvera l’impressionnant opéra de lapins communicants Nabaz’mob, de Jean-Jacques Birgé et Antoine Schmitt, ainsi que la performance « The Voice » de Nicolas Maigret et Nicolas Montgermont où les deux musiciens ont détourné un logiciel à l’attention des aveugles pour en faire un instrument d’improvisation audiovisuelle. Par ici Issy.

anne laforet 

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