« Ceci n’est pas la Fiac », seconde édition, à partir du 20/10/11, une trentaine d’artistes invités et autant de créations en ligne à découvrir.
La "Vanity Tapette" d’Albertine Meunier, une vision sarcastique du marché de l’art, et l’une des propositions des artistes présentés sur "Ceci n’est pas la Fiac", le off en ligne de la foire de l’art contemporain. © DR
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« Ceci n’est pas la Fiac », mais c’est de l’art quand même

Dans le foisonnement de propositions off, parallèles, déviantes par rapport à l’événement artistique du moment, la Fiac, Poptronics ne pouvait pas ne pas s’arrêter sur la deuxième édition de « Ceci n’est pas la Fiac », initiative intéressante lancée sur le Net le jour même de l’ouverture de la Foire internationale d’art contemporain (Fiac, à Paris du 20 au 23 octobre). Comme tout le monde le sait, la Fiac, c’est le rendez-vous des galeries qui présentent leurs artistes à vendre sur place et comme tout le monde devrait maintenant le savoir, « Ceci n’est pas la Fiac » est le rendez-vous des amateurs d’art en ligne.

Une curatrice et deux artistes, Margherita Balzerani, Julien Levesque (du collectif Microtruc) et Florent di Bartolo, sont les organisateurs de cet événement, qui veulent « rendre plus accessible des projets conçus pour le Web ne bénéficiant pas de l’éclairage que peuvent apporter des foires telle que la FIAC ». Tout un programme quand on sait que les œuvres en ligne n’ont pas vraiment de valeur marchande...

A propos de foire, on y est en plein chez « Ceci n’est pas la Fiac » : le choix éclectique est davantage guidé par des coups de cœur que par des choix affirmés. Près d’une trentaine d’artistes issus pour la plupart du Net (Jodi, Rafael Rozendaal, F.A.T. Lab, Marc Veyrat, Antoine Schmitt, Mouchette, Annie Abrahams… sans oublier quelques proches de Poptronics, dont l’auteur de ces lignes), présentent sur le site des œuvres déjà existantes. Comme à la Fiac, la Fiac.com ne produit pas d’œuvre, le site se propose simplement d’organiser un point de rencontre éphémère autour d’œuvres assez différentes et c’est aussi ça qu’on aime. Ce qu’on peut moins apprécier, c’est un système de vote un peu obscur qui permet de mettre en avant l’œuvre la plus aimée, une interface de monstration relativement simple, vous cliquez sur les noms, un lien vous propose de vous connecter sur une création.

Quel paysage de l’art du Net peut-on y découvrir alors ? Beaucoup de propositions impossibles à résumer en une seule chronique, puisqu’il n’y a pas de tendance générale qui se dégagerait de ces pratiques numériques plurielles. Du cinéma sur Google Earth par Emilie Brout et Maxime Marion, une facétie toujours aussi bonne de Jodi qui s’amuse à partir de cartes géographiques, tout comme Julien Levesque qui invite à mixer la planète. Rafaël Rozendaal réalise des chutes graphiques colorées hypnotiques tandis que le collectif Microtruc exploite la toute nouvelle fonction de recherche d’images « Google Search by Image » et présente sa « supragalerie », en partant des photos mises en ligne par les galeries présentes à la Fiac, et en affichant les images similaires.

Annie Abrahams partage sa propre télé, Antoine Schmitt propose son Grand (et déjà classique) générique dans lequel ne sont pas crédités les « 300 avatars par défaut » sélectionnés par Caroline Delieutraz (collectif Microtruc).

« The sleeping Internet » est un joli détournement du site de la Fiac réalisé par Constant Dullaart, sorte de fondu au noir du site officiel, joli clin d’œil à l’appropriation artistique. Et comme sur les stands de la Fiac, on aime faire des petits cadeaux, Albertine Meunier (collectif Microtruc) vous offre elle aussi un cadeau mortel… Ou comment Mona Lisa passe à l’Internet des objets.

D’autres créations sont à découvrir en ligne, ce qui ne vous empêche pas non plus d’aller faire un tour à la Fiac ce week-end.

nicolas frespech 

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