Ars Electronica sur le thème « Une nouvelle économie culturelle, les limites de la propriété intellectuelle », du 4 au 9/09 dans différents lieux à Linz, Autriche.
Le Français Paul Granjon présentera son nouveau robot lors de la performance "Lo-Tech Songs with Servo-Drive". © DR
< 04'09'08 >
Ars Electronica 2008 ouvre la cage aux données

Avec le retour de la rentrée, vient celui du festival Ars Electronica, mastodonte de l’art numérique, qui se tient à Linz en Autriche sur le Danube du 4 au 9 septembre. Au programme, pléthore de conférences, installations, performances dans la ville et dans quelques lieux, dont l’Ars Electronica Center, musée qui accueille aussi le Futurelab, laboratoire généralement plutôt branché interfaces et innovations technologiques qu’art numérique.

Après « la fin de la vie privée » l’an dernier, la thématique de cette année s’intitule « une nouvelle économie culturelle, les limites de la propriété intellectuelle ». La conférence principale prend ce thème à bras le corps et interroge chercheurs, artistes et activistes sur l’émergence des médias participatifs, l’action collective à l’heure de l’Internet, la façon dont les « amateurs » interviennent et transforment la recherche dans tous les domaines. Cette conférence de deux jours (disponible en stream et en podcast) est organisée par Joichi Ito. Figure du Net et habitué du festival, c’est un entrepreneur du web et capital-risqueur (de Flickr à Last.fm en passant par Technorati ou Twitter, soit pas mal de start-ups du Web 2.0), actuellement directeur de Creative Commons, proche de Timothy Leary, etc. Vont se joindre à lui, entre autres, les chercheurs américains Yochai Benkler (auteur d’un ouvrage sur « la richesse des réseaux ») et James Boyle (dont la recherche porte sur le domaine public), les activistes Georgia Popplewell de Global Voices Online (un site qui permet l’accès à des blogs du monde entier) ou Tim Pritlove, blogueur et ancien organisateur d’événements pour le Chaos Computer Club, ou encore l’artiste Jonah Brucker-Cohen.

Le thème de la circulation des données comme pratique quotidienne des internautes mais aussi comme base de modèles économiques se reflète dans les installations de rue sous la bannière « Take Away (Data to go) » (données à emporter) : un disque dur géant rempli d’une collection de fichiers issus du Net à récupérer, une action-destruction de contrefaçons pour retourner la notion de valeur, une confiture à partir des fruits trouvés ou cultivés par le public...

On trouve quand même de l’art à Ars Electronica, avec l’exposition des différents Prix Ars Electronica (annoncés dès cet été, en avant-goût du festival) mais aussi un éclairage de la scène slovène, à travers l’espace interdisciplinaire Kapelica de Ljubljana. L’exposition présente des œuvres d’artistes slovènes, tels Marko Peljhan ou Janez Jansa, mais invite aussi d’autres artistes, tels le français Paul Granjon et ses performances et installations décalées et grinçantes.

Et pour faire plaisir aux oreilles, la croisière European Sound Delta fait escale à Linz pour l’occasion, en off du festival.

anne laforet 

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