« Mobile/immobilisé », colloque à Montréal pour faire le point sur l’alliance des sciences et de l’art pour dépasser le handicap. Du 31/10 au 03/11, Université du Québec (Uqam) à Montréal.
Paraplégiques de l’association Lives in the balance, en avril 2002 aux Etats-Unis, pour exiger du Sénat qu’il n’interdise pas le clonage thérapeutique. © DR
< 03'11'07 >
A Montréal, le corps augmenté des contraintes de l’immobile

(Montréal, envoyée spéciale)

Là où la science se concentre sur l’amélioration technique et thérapeutique des conditions de vie des handicapés, l‘art envisage des alternatives imaginaires et sensorielles aux déficiences. Dans une volonté de croiser sans opposer recherche scientifique et pratiques artistiques, l’université du Québec à Montréal, accueillait, du 31 octobre au 3 novembre, le colloque « Mobile/immobilisé : art, technologies et (in)capacités », prolongement des rencontres « Interfaces et Sensorialité » (2003) et « Arts et Biotechnologies » (2004). Plus de 35 intervenants, scientifiques, théoriciens, ingénieurs et artistes ont répondu à l’appel des organisateurs, dont Louis Bec, zoosystémicien, artiste et théoricien de l’art biologique ou « bioart » et Louise Poissant, doyenne de l’UQAM et spécialiste des Arts Médiatiques.

Kitsou Dubois, première chorégraphe à avoir travaillé avec la recherche spatiale sur la gestuelle en apesanteur, raconte ce que la danse révèle d’un corps en mouvement face à ses propres contraintes. Dans son espace de micro-gravité, elle expérimente d’autres manières de comprendre et de sentir un corps enfin libéré de l’apesanteur. Autre moyen de se détacher de son corps : la virtualité. Roy Ascott, artiste pionnier de la « télématique » et grand théoricien de l’art dit technologique, intervient sur les différents états de consciences, et notre capacité à créer et expérimenter plusieurs sois, post-biologiques et numériques. Sally Jane Norman, théoricienne et artiste, spécialiste de la gestuelle, oriente sa conférence sur la notion de corps sans organe. Tony Brooks, artiste nouveaux médias, présente le système « Soundscapes » qu’il a mis au point, dans lequel capteurs et caméras créent un espace virtuel 3D, manipulable et contrôlable par son utilisateur.

Cette programmation transdisciplinaire (art/technologie, homme/machine) éclaire les différentes façons d’« être humain ». La question du handicap, sublimée, laisse émerger une nouvelle sensibilité, de nouveaux moyens de se relier les uns aux autres. A travers les interactions des intervenants, s’opère une redéfinition du vivant, quelque chose de différent, une forme de biodiversité engageant un nouvel embranchement esthétique plastique et social.

C’est à Louis Bec, responsable de Cypres, association marseillaise spécialisée dans l’exploration des relations arts/sciences/technologies, et co-instigateur de ces rencontres, que revient le mot de la fin :

aude crispel 

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< 1 > commentaire
écrit le < 28'11'07 > par < ema UyQ oudapo.fr >
A Paris, des corps en-dansés. Hip-Hop et Handicap moteur cérébral s’enlacent. C’est ce jour-là, à Olympides, au milieu d’une rencontre chorégraphique multiple. infos : http://www.myspace.com/oudapo